Le Pakistan en bref : actualité économique et financière du 6 au 19 août 2010

 

Inondations : premières évaluations des dégâts, mobilisation de la communauté internationale

 

Les inondations qui frappent le Pakistan (20M de personnes affectées, 1/4 du pays inondé) auront un impact économique considérable. L’ONU a lancé un appel aux dons de 460 MUSD pour répondre aux besoins urgents, mais Islamabad évalue le coût de la reconstruction à 10-15 Mds USD. Le secteur agricole (20% du PIB, 45% de la main d’œuvre) est particulièrement touché : selon la Banque Mondiale, 1Md USD de récoltes (blé, sucre, coton) a été perdu, ce qui affectera la chaîne alimentaire et la filière textile. Le gouvernement estime que le pays devrait perdre 1 à 3 points de croissance, rendant l’objectif de 4,5% difficilement atteignable. L’aide internationale commence à arriver : la Banque Mondiale accorde un prêt de 900 MUSD au Pakistan, et, concernant les dons, l’Arabie Saoudite a promis 124 MUSD, le Royaume-Uni 115 MUSD, les Etats-Unis 100 MUSD, l’Union Européenne 70 MUSD. Les estimations sont encore incertaines, du fait de la récence de la catastrophe, mais laissent imaginer l’ampleur du désastre.

 

Le taux d’inflation se maintient au-dessus de 12%

 

Le niveau général des prix à la consommation (CPI) de juillet 2010 est supérieur de 12,34% à celui de Juillet 2009. Les postes de consommation les plus touchés sont le pôle « essence, électricité, produits électriques » (+21,8%), le pôle « transports » (+17%) et les aliments non-périssables (+13%). Le prix des produits alimentaires périssables augmente quant à lui de 11%. L’inflation reste par ailleurs sur une tendance ascendante, le taux CPI ayant augmenté de 1,2% entre juin et juillet 2010. Entre ces deux mois, le prix des produits alimentaires périssables a connu une hausse de 5,2% et celui de l’essence et de l’énergie a augmenté de 4%. On redoute maintenant l’impact des inondations et de la perte des récoltes sur le prix des produits alimentaires de base.

 

Les réserves de changes pakistanaises diminuent légèrement

 

Après avoir atteint un niveau record début juillet (16,77 Mds USD), les réserves de change pakistanaises s’établissaient à 16,5 Mds USD mi-août. Leur consolidation fait entrevoir la possibilité d’un report de la dernière des deux tranches restantes (1,3 Md USD chacune) du plan d’intervention du FMI, ce qui permettrait au Pakistan de demander une extension du « Standby-Arrangement ». Le FMI est intervenu à l’automne 2008 pour un montant de 7,6 Mds USD, réévalué à 11,3 Mds USD en juillet 2009.

 

Le déficit du compte courant se réduit en un an mais la situation reste précaire

 

Entre 2008/09 et 2009/10, le déficit de compte courant est passé de 9,2 Mds USD à 3,5 Mds USD, notamment grâce à une amélioration de la balance commerciale et à des transferts record de la diaspora. Sur le mois de juillet 2010, le déficit s’établit à 635 MUSD, contre 645 MUSD en juillet 2009, en augmentation cependant de 44% de juin 2010 à juillet 2010. Par ailleurs, de juillet 2009 à juillet 2010, le déficit du compte courant avant transferts officiels augmente de 18% (de 648 MUSD à 745 MUSD). Si la situation économique du pays semble s’améliorer, elle reste précaire et sous perfusion financière.

 

Le déficit commercial en juillet 2010 (base juillet 2009) augmente de 24%

 

Bien que les exportations sur le mois de juillet 2010 soient supérieures de 21,8% à celles de juillet 2009, l’augmentation de 22,7% des importations sur la même période a contribué à creuser le déficit commercial mensuel. Sur l’année, l’augmentation des exportations de 17,7 Mds USD en 2008/09 à 19,4 Mds USD en 2009/10 (+9,6%), couplée à la diminution des importations (notamment de la facture pétrolière), avait contribué à réduire le déficit commercial. Le secteur des services a notamment vu son déficit commercial réduit de 51% entre 2008/09 et 2009/10 (de 2,3 Mds USD à 1,6 Md USD), grâce à une contraction de 9,1% des importations (de 7,4 Mds USD à 6,8 Mds USD) et une augmentation de 25% des exportations (de 4,1 Mds USD à 5,1 Mds USD). Si la réduction du déficit commercial est en partie due à une facture d’importations moins élevée, le regain de dynamisme des exportations, malgré un contexte difficile, en est également un facteur explicatif.

 

Pour tout complément d’information, contactez le Service Economique d’Islamabad: francois.decharette@dgtresor.gouv.fr

Dernière modification : 18/05/2011

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